2 ) 1794 Le génocide Vendéen

Publié le par Bernard Gasnot

2 ) 1794  Le génocide Vendéen
2 ) 1794  Le génocide Vendéen

21 janvier 1794
C’est la première phase des exactions des colonnes infernales appelée « promenade militaire » qui exécute chacune un plan d’action avec un itinéraire précis. Les troupes républicaines se retrouvent face à des femmes, des enfants et des hommes désarmés.

Durant 5 mois, ce ne fut que meurtres, viols, tortures, pillages et destruction sur toute la Vendée. Les troupes Républicaines massacrèrent également les « patriotes » qui étaient cependant de leur côté, n’ayant d’autre tort que d’être Vendéens !

De nombreux villages sont brulés et les habitants froidement exterminés comme par exemple lors du massacres de Chanzeaux sous le commandement des généraux Cordelier et Crouzat.

La conséquence de ces actes barbares fut une nouvelle levée de troupes en Vendée avec à leur tête les généraux De Charette, De La Rochejacquelein et Stofflet. Cette fois, l’objectif était la survie de la population menacée d’extermination totale.
Toutes les personnes valides y compris femmes et enfants sont allées se battre. Ces troupes contre-attaquèrent et harcelèrent les colonnes, réussissant même à en détruire une.

17 mai 1794
Les massacres se terminèrent avec la destitution de Turreau le 17 mai 1794.Le nombre de tués parmi la population civile par les colonnes infernales est estimé à plusieurs dizaines de milliers.

Autre article sur les colonnes infernales

 la vengeance de la Convention, sont admirablement présentées et étudiées par Simone Loidreau, dont on apprécie les qualités d'historienne et qui connaît tout particulièrement la Guerre de Vendée. Pour en finir avec "l'exécrable Vendée", on lança donc Les colonnes infernales, sous les ordres du général Turreau : ce ne sont qu'incendies et massacres, femmes et enfants sont également passés à la baïonnette ; on assiste aux "Oradours de la Vendée" : Les Lucs, Noirmoutier, La Gaubretière, Le Loroux-Bottereau. La consigne est de piller, d'incendier, de violer et de massacrer : des milliers de Vendéens sont ainsi mis à mort en haine de la Religion. Triste page de notre histoire qui ne peut être oubliée : les Vendéens ont préféré mourir plutôt que trahir. Un ouvrage passionnant et vrai à méditer. Les "colonnes infernales" furent d'authentiques commandos de tueurs mobilisés par la Convention (le gouvernement révolutionnaire) au début de l'année 1794, placés sous les ordres du général Turreau, pour pratiquer en Vendée un véritable génocide : incendies, tueries, tortures, massacres, viols. Ainsi, des dizaines de milliers de Vendéens (en majorité femmes, enfants, vieillards) ont été exterminés en haine de la religion.
– crimes contre l’humanité

LA TERREUR A NANTES
En 1794, à Nantes et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le problème de l’extermination massive d’êtres humains a été posé.
C’est le sinistre 
Jean Baptiste Carrier qui tenta d’organiser cette extermination.

Les prisons de Nantes
Les célèbres 
prisons de Nantes sous le régime de la terreur montrent un avant-gout précurseur des futurs camps de concentration nazis.
En plus des prisonniers faits à Savenay, la plupart des personnes enfermées étaient des Vendéens. Aucune discrimination n’étant faite pour les femmes, enfants ou vieillards. Les civils raflés étaient entassés dans les geôles de la ville dans des conditions d’hygiène inexistantes, laissés sans soins et sans nourriture. On commença par fusiller environ 
2500 prisonniers mais le cout en munitions fut estimé trop important.

 

Les noyades dans la Loire
On eu ensuite recours aux fameuses 
noyades dans la Loire où des milliers de personnes périrent  La plupart de ceux qui étaient enfermés dans ces véritables « camps de concentration Français » ne survécurent pas et furent victimes de maladies (typhus) et de malnutrition.

A titre d’exemple, dans la prison de l’Entrepôt des cafés, sur 8 000 à 9 000 hommes, femmes et enfants enfermés, quelques personnes seulement en sont ressorties vivantes

 

LES COLONNES INFERNALES
L’idée des colonnes infernales revient au général Turreau nommé à la tête de l’armée de l’ouest le 27 novembre 1793. Ce dernier proposa de scinder l’armée Républicaine en 12 colonnes qui vont sillonner la Vendée détruisant et exterminant tout ce qui vit sur son passage.
Les 735 communes de la Vendée militaire sont répertoriées afin que chacune d’entre elles reçoivent la « visite » d’une des colonnes.
Le 16 janvier, afin de se décharger de sa responsabilité, Turreau demande des ordres clairs sur le sort des femmes et des enfants, mais il n’obtient pas de réponse officielle de la Convention.

 

21 janvier 1794
C’est la première phase des exactions des colonnes infernales appelée « promenade militaire » qui exécutent chacune un plan d’action avec un

Itinéraire précis. Les troupes républicaines se retrouvent face à des femmes, des enfants et des hommes désarmés. Durant 5 mois, ce ne fut que meurtres, viols, tortures, pillages et destruction sur toute la Vendée. Les troupes Républicaines massacrèrent également les « patriotes » qui étaient cependant de leur côté, n’ayant d’autre tort que d’être Vendéens !

De nombreux villages sont brulés et les habitants froidement exterminés comme par exemple lors du massacres de Chanzeaux sous le commandement des généraux Cordelier et Crouzat.

La conséquence de ces actes barbares fut une nouvelle levée de troupes en Vendée avec à leur tête les généraux De Charette, De La Rochejacquelein et Stofflet. Cette fois, l’objectif était la survie de la population menacée d’extermination totale.
Toutes les personnes valides y compris femmes et enfants sont allées se battre. Ces troupes contre-attaquèrent et harcelèrent les colonnes, réussissant même à en détruire une.

17 mai 1794
Les massacres se terminèrent avec la destitution de Turreau le 17 mai 1794. Le nombre de tués parmi la population civile par les colonnes infernales est estimé à plusieurs dizaines de milliers.

. CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ
Parmi les exactions commises par les agents de la République en 1793-94, on trouve des actes dignes de ceux commis par les nazis 2 siècles plus tard. Certains actes ont déjà été évoqués plus haut, ceux qui suivent ne représentent qu’une partie infime de l’ensemble des atrocités réalisées.

Massacre Des Lucs-sur-Boulogne : 110 enfants âgés de moins de 7 ans
Le 28 février 1794, aux 
Lucs sur Boulogne, 564 personnes dont 110 enfants âgés de moins de 7 ans sont massacrés par la colonne infernale du général Cordelier, le plus jeune enfant était âgé de 15 jours.
(Extrait de l’ouvrage du Père Marie Auguste Huchet de 1983 intitulé : « Le massacre des Lucs-sur-Boulogne et le martyrologue du curé Barbedette ».)

 

Le curé Charles Vincent Barbedette a recensé la liste des enfants massacrés :
Marie-Modeste AIRIAU, de la Ricoulière, 5 ans et 7mois,
Thomas AIRIAU, de Villeneuve, 10 mois,
Joseph ARCHAMBAUD, de Puyberne, 20 mois,
Agathe ARNAUD de Belleville (tuée au Lucs ) 4 ans et demi,
Etienne BERIAU, de l’Erzandière.15
 jours,

 

Ce massacre perpétré par des Français sur des Français est beaucoup moins connu que celuid’Oradour Sur Glane, sauf…en Vendée !

Les fours crématoires où l’on jetait les femmes vivantes
Témoignages des Commissaires républicains Morel et Carpenty à la Convention le 24 mars 1794 :
« A Montournais, aux Epesses el dans plusieurs autres lieux, le 
général Amey fait allumer les fours et, lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. » (Jean Dumont, Pourquoi nous ne célébrerons pas 1789, Editions Argé 1987, p7 I). A qui ose le lui reprocher, il répond que « c’est ainsi que la République veut cuire son pain ».

 

Tanneries de peaux humaines
La pièce no 262 des Extraits des délibérations et dépositions d’Angers qui relate le témoignage de Claude Jean Humeau au tribunal d’Angers le 26 août 1795 :
« que Pecquel chirurgien au 4è bataillon des Ardennes écorcha 32 de ces cadavres, les fit porter chez Lemonnier, tanneur au Ponts-Libres (actuels Ponts-de-Cé), pour les tanner, que le particulier s y refusa, qu’il sait que les peaux sont déposées chez Prud’homme, manchonnier à Angers »

(Archives départementales d’Anger ILI/27/3 et Historia N°624, page 53) [

 

Les fonderies de graisse humaine:
« C’est là encore à Clisson, que le 6 avril suivant, sur le bord de la rivière, on aurait fait fondre, dans un four improvisé, cent cinquante femmes pour en obtenir de la graisse: dix barils en furent expédiés à Nantes… ».

 

5. LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME DE 1793
La Constitution de la première République a été rédigée par une commission dont faisaient partie Saint-Just et Hérault de Séchelles.
Rappelons que ces derniers siégeaient au comité de salut public durant la période de la terreur. On note en particulier dans la déclaration du 24 juin 1793 la notion de 
résistance à l’oppression décrite précisément dans l’article 35 :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

La déclaration des droits de l’homme prévoit donc l’insurrection légale du peuple lorsque le gouvernement viole ses droits

.

Question 1 :
Cet article 35 ne s’appliquait il pas aux Vendéens lorsque le régime de terreur d’état fut appliqué en Vendée et ailleurs ? (Exécutions sommaires, viols, tortures, etc…)

Question 2 :
Cet article 35 ne s’appliquait il pas aux troupes de Turreau, à ceux qui obéissaient aux ordres de Carrier à Nantes, à l’armée de Westermann et à tous ceux qui participèrent au génocide Vendéen ?

 LES RESPONSABILITÉS
Au préalable, malgré les faits avérés, il n’y a pas encore consensus chez les historiens pour considérer qu’il y eut bien un génocide.
Ensuite, le fait qu’historiquement, notre régime politique fut construit en partie sur un tel acte peut expliquer la réticence de beaucoup à se pencher sur cette question ! Cependant, quelques faits indéniables se dégagent pour déterminer les responsabilités.

Contexte politique Pour commencer, rappelons qu’après la nuit du 10 aout, le pays fut rapidement engagé dans une guerre extérieure aux frontières doublée d’une guerre civile intérieure, particulièrement virulente en Vendée. Ce contexte a pu induire un climat de paranoïa aiguë d’autant qu’une lutte pour le pouvoir des différentes factions faisait rage à la Convention. Sans se lancer dans une analyse d’un contexte très complexe, on constate que plusieurs groupes (Girondins, Montagnards, Plaine) se partageaient le pouvoir au sein de la Convention nationale et donc du Comité de Salut Public, ces 2 organismes allaient fonder la Première République française. Au sein de ces 2 entités, des factions rivales tentaient de s’entre-détruire, ce qui explique le nombre de députés passés sous le couperet de la guillotine, en commençant pas les Dantonistes et en terminant par les Robespierristes. Techniquement, chaque décision importante faisait l’objet d’un débat très politique au sein du Comité de Salut Public et/ou de la Convention Nationale.
Ce débat était suivi d’un vote puis de l’édition de décrets officiels.

Les menaces sur le pays furent instrumentalisées pour justifier une politique de répression violente qui a mené à la fameuse Terreur, un terrorisme d’état a donc bien été érigé en système politique.

 

Qui a décidé du génocide Vendéen ?
2 décrets explicites ont d’abord été votés par la Convention :

=> Décret du 1ier aout 1793 [2]
Après un discours incendiaire et sur proposition de 
Barrère de Vieuzac, le premier décret encourageant au génocide et à l’épuration ethnique est voté par la convention :

VI. Il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce, pour incendier les bois, les taillis et les genêts.
VII. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles seront détruits, les récoltes seront coupés par les compagnies d’ouvriers pour être portées sur les derrières de l’armée, & les bestiaux seront saisis.

XIV. Les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la République; il en sera distrait une portion…

=> Décret du 1ier octobre 1793 [3]
« Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l’Autrichien. […] Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la République française; c’est là qu’il faut frapper. »

A partir de ces 2 décrets à fort relent d’eugénisme, dont l’esprit est on ne peut plus clair, des fous sanguinaires tels que Carrier ou Turreau se sont senti libres de proposer des actions sans limites dans la barbarie.

Le général Turreau, dans une lettre du 17 janvier 1794, demande à Carnot de préciser la conduite à tenir vis-à-vis des populations :
« Que doit-on faire des femmes, des enfants, des suspects, des prisonniers ? »

Carnot répond le 8 février :
« Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures… Tue, tue, extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »

Quand à Carrier, on l’a laissé faire le boulot avant de le démettre en lui faisant porter seul la responsabilité de ses actes. Et au sujet des décrets, puisqu’ils ont été proposés par le Comité de Salut Public, les membres de ce comité peuvent être considérés comme complices, parmi ces derniers on trouve bien entendu Robespierre, Carnot mais également, St Just, Couthon, etc….

. Voici donc une première liste de criminels de guerre :
Turreau, Carrier, Westermann, Amey, Cordelier, Crouzat…

. Et une liste très partielle de leurs donneurs d’ordres :
Barrère de Vieuzac, Robespierre, Carnot, St Just…

Les 2 phases distinctes menant au génocide
Les choses sont aujourd’hui très claires, il y eut 2 phases distinctes menant au génocide :

PHASE 1 : 1793, la guerre
Durant le conflit militaire, la décision d’exterminer la population Vendéenne est prise et notifiée officiellement. Les civils commencent à être massacrés.

PHASE 2 : 1794, le génocide
Le génocide est mis en œuvre par l’état sur une population sans défense.

Citons enfin un document capital intitulé « La Guerre de la Vendée et le système de dépopulation » rédigé par Gracchus Babeuf en 1795.
Ce document retrouvé dans les archives de la ville de Nantes en 1987 (200 ans plus tard !) montre que tout avait été planifié par Robespierre qui avait choisi la Vendée comme « champ d’expérience »

.


Le soulèvement Vendéen ne fut en fin de compte qu’un concours de circonstances. Une poignée d’homme au charisme certain et aux compétences militaires indiscutables s’est trouvée quasiment forcée d’encadrer une révolte massive de paysans en colère qui ne souhaitaient que défendre leur terre et leur mode de vie.
Leur seule alternative ne fut que de mourir les armes à la main plutôt que sous la guillotine. Ce soulèvement a été un tel succès militaire qu’il induisit une réaction meurtrière et disproportionnée de la part de la Convention Républicaine sous le régime de la terreur.

 

Une « solution finale » au problème Vendéen
La convention a donc décidé, voté, notifié puis exécuté 
une politique d’extermination en masse de la population Vendéenne préfigurant les objectifs et les méthodes Nazies envers les juifs.

Concernant le nombre de tués, un minimum de 250 000 Français assassinés par d’autres Français est admis par tous les historiens.
Cependant le nombre réel est sans doute plus proche du double soit environ 40% de la population exterminée dans cette région.
A noter que lors des fouilles archéologiques, on continue encore de nos jours à découvrir de
nouveaux

La terminologie moderne parlerait de :
– crimes de guerre
– génocide
– crimes contre l’humanité

A l’heure où l’on veut maladroitement donner des leçons à certains pays étrangers, il ne serait que justice de commencer par balayer devant notre porte en effectuant un devoir de reconnaissance et de mémoire.
Une poignée de députés intègres a ainsi 
proposé en 2008 une loi pour reconnaitre ce génocide , cette loi n’a jamais été votée contrairement à une autre loi qui concerne un autre génocide…en Arménie !

Les Vendéens quant à eux n’ont pas oublié cette véritable mini Shoah.
La mémoire de ce traumatisme se transmet de générations en générations, le souvenir de ce génocide est tout à fait semblable à celui des juifs rescapés des camps de la mort qui n’oublieront jamais ce que leurs ancêtres ont subi la République Française s’est déshonorée en Vendée. Ce déshonneur persistera tant qu’elle n’aura pas actée cette faute historique par une reconnaissance officielle du génocide, il n’y a aucune prescription pour de tels actes.

Et c’est bien le moins que l’on doive à nos frères massacrés car :
NOUS SOMMES TOUS VENDÉENS !

 « Le 25 janvier, au lever du soleil, les habitants du bourg avaient tranquillement dormi dans leurs maisons, lorsque les flammes qui s’élevaient du côté de la Jumellière, leur apprirent l’affreuse réalité, Dans peu d’instant, tous les hommes se retirèrent dans les bois ; mais les femmes, croyant n’avoir rien à craindre, restèrent dans l’espoir d’empêcher le pillage. « Bientôt arrive la colonne républicaine, précédée de Rozet et de Meunier de Rablay. Le sieur Durand à la tête de la municipalité reçut à l’entrée du bourg le général Crouzat, et lui apprit en tremblant qu’il était presque désert. « - Tu as donc prévenu les habitants, interrompit Crouzat en frémissant de rage ; prends garde à toi, car si dans cinq minutes tu ne m’amènes ce qui reste, malgré ton écharpe tricolore je te fais fusiller, toi, et tous tes municipaux - Les louveteaux sont cachés, dit Rozet, avec une infernale joie, je les lancerai mieux que ce pauvre Durand qui pâlit comme une vieille femme condamnée à mort. « Le général Crouzat se trouvait alors dans l’église qu’il voulait, le soir même, livrer aux flammes. Ses yeux tombent sur l’autel couvert de fleurs et de feuillage. - Qui a osé mettre ici des fleurs ? crie-t-il avec colère. « Rozet lui nomme deux saintes femmes, mesdemoiselles Blanchard et Picherit, qui depuis leur enfance ornaient l’autel. Elles sont conduites devant le monstre. « Otez ces fleurs, hurle-t-il, dès qu’il les voit. - Nous ne pouvons pas le faire, répondent-elles avec un calme céleste. Ce serait presque un sacrilège…. Otez ces fleurs, ou vous serez fusillées ! - Nous aimons mieux mourir. » Des soldats les saisissent et les entraînent sur la place. Elles y trouvent un vieillard et douze autres pauvres femmes que les bourreaux avaient été cherché dans leurs maisons. «  Toutes alors tombèrent à genoux sans verser une larme ; et, se tournant vers la vieille église, elles remercièrent Dieu de ce qu’il permettait que leur sang coulât pour sa sainte cause. Des cris et des insultes abrégèrent leur prière. Elles se levèrent en silence et descendirent, entre deux haies de soldats la grande rue du bourg . En arrivant près du pont, vis-à-vis du moulin , une voix pure et céleste commença le Salve Regina, que répétèrent en coeur toutes les victimes. Sans cesser de chanter, elles se rangèrent autour de la fosse. Vraiment Crouzat, qui voyait des larmes d’attendrissement baigner le visage de ses soldats, entonna lui-même la Marseillaise, l’hymne de sang ne put interrompre le chant sacré et, quand il se termina, les saints martyrs montaient au ciel.

« Un spectacle d’horreur presque égale effaça bientôt ces émotions. Tandis qu’une bande de soldat parcourait les environs et tuait indistinctement tous les malheureux qu’elle pouvait atteindre, le plus grand nombre amoncelait dans l’intérieur des maisons des matières combustibles : le château, le clocher, l’église et le bourg entier furent à la fois la proie des flammes ; le mobilier disparut avec les habitations, et quelques heures suffirent pour consommer la ruine de familles laborieuses et anéantir le prix du travail et des sueurs de plusieurs générations. Toute la nuit la lueur rougeâtre de l’incendie éclaira les bivouacs des troupes républicaines : à peine quelques maisons échappèrent à ses ravages ”. »

 

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