Mesdames, saviez-vous que vous pouvez décéder ou être amputée pour une simple histoire de tampon?

Publié le par Bernard Gasnot

C’est un des sujets dont l’on parle peu: les menstruations., à croire qu’il s’agit encore à l’heure actuelle d’un tabou dans notre société, pourtant, c’est la nature, nous n’y pouvons rien. Pour pallier à cela et réduire certains des désagréments, nombre de solutions ont été inventées à travers l’histoire, dont ces fameux « tampons hygiéniques » qui dans de rares cas peuvent être à l’origine d’amputations, voire causer le décès de l’utilisatrice en 48 heures seulement… Et il n’y a pas que les tampons qui peuvent provoquer un « choc toxique », les cups ou coupes menstruelles sont également concernés…

Mourir en l’espace de 48 heures ou se voir amputée d’un membre. C’est qu’encourent les victimes du syndrome de choc toxique, événement extrêmement rare qui survient la plupart du temps pendant les règles, lors du port prolongé d’un tampon hygiénique. L’ancien mannequin parisienne Lauren Wasser, touchée en 2015 à l’âge de 19 ans, qui avait perdu une jambe, avait notamment ému avec son histoire.

Le centre national de référence des Staphylocoques des Hospices Civils de Lyon alerte ce jeudi sur ce qu’il considère comme une augmentation inquiétante et non expliquée de ce phénomène en France. Ainsi, de cinq cas déclarés en 2004, on est passé à plus de 20 en 2014 et 18 en 2016.

 

Une maladie dont la prévalence est très faible mais dont la sévérité justifie que l’on s’y intéresse, selon le professeur Gérard Lina, chef du service, qui lance une initiative originale : une collecte de tampons usagés à l’aide de kits de prélèvements afin de disposer de suffisamment d’échantillons bactériens pour permettre de mieux comprendre ce syndrome.

Interview.

Vous appelez à une collecte de tampons afin de mieux comprendre le syndrome du choc toxique. Cela avait-il déjà été fait ?– C’est inédit à cette échelle ! A l’heure où je vous parle, j’ai déjà reçu plus de 700 mails de femmes prêtes à nous aider. Vous savez, je suis un homme, mais j’ai une épouse et trois filles. Je suis sensible à ces questions. C’est en travaillant ensemble que nous pourrons progresser. Il nous faudrait un grand nombre d’échantillons, dans l’idéal au moins 1.000, car de très nombreux facteurs interviennent dans cette maladie.

D’où vient le syndrome du choc toxique ?

– Nous sommes tous porteurs à un moment ou à un autre de notre vie de de staphylocoques dorés, soit de manière permanente, par exemple au niveau du nez, ou transitoire au niveau de la peau. Au niveau vaginal, faute d’études suffisantes, on ne connaît pas la durée de vie des souches.

Les bactéries S. aureus, qui représentent un cinquième des staphylocoques dorés, sont productrices de toxines TSST-1 au niveau vaginal. Cela représente à peu près 1% des femmes. Mais elles font partie de notre flore bactérienne normale. Notre système immunitaire est donc en contact avec cette flore. La plupart des porteurs développent des anticorps dirigés contre cette toxine, ce qui les protège.

Mais dans de rares cas, les personnes qui n’ont pas développé d’anticorps peuvent connaître une réaction aigue lorsque la toxine se retrouve dans le sang. Le syndrome du choc toxique, une maladie aigue très rare mais grave, potentiellement mortelle, est une forme d’accident qui survient au cours des règles lors de l’utilisation de dispositifs vaginaux (tampons, coupes menstruelles…). La plupart du temps chez des sujets jeunes et en bonne santé. Il faut être déjà porteuse de cette fameuse souche particulière de staphylocoque doré.

 

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Le sang des règles, coincé en intravaginal, représente un très bon milieu de culture, chaud, avec des nutriments, un véritable bouillon de culture où la bactérie peut se multiplier. La toxine TSST-1 qu’elle produit est capable de traverser la paroi vaginale et de se diffuser dans l’organisme. Elle est active à des taux de concentration très faible et stimule de façon massive les lymphocytes, provoquant un choc toxique. Les vaisseaux sanguins se vident de leur contenu, créant une hypotension, les organes ne reçoivent pas assez de sang. Pour se défendre, l’organisme favorise les organes vitaux, comme le cœur et le cerveau, au dépend des organes périphériques et des membres. Si rien n’est fait, c’est la nécrose, et l’on risque l’amputation, comme pour le mannequin Lauren Wasser, qui a perdu une jambe à l’âge de 19 ans, ou le décès.

 

En quelques heures, une jeune fille peut finir intubée en réanimation. C’est rageant d’en arriver là juste pour avoir porté un tampon.

Pourquoi passe-t-on parfois à côté de ce choc toxique ?

– Le problème est que les signes cliniques font souvent penser à une virose, comme la grippe ou la gastroentérite. Et que c’est une maladie très rare, les médecins n’y pensent donc pas forcément. Les symptômes du choc toxique sont une fièvre soudaine et élevée, de plus de 38,9°, une douleur dans les muscles, une grande fatigue, une sensation de malaise avec céphalées, des vomissements, une diarrhée, une éruption cutanée rouge ressemblant à un coup de soleil… Lorsque l’on constate ces signes, il faut vite enlever son tampon ou sa coupe menstruelle et mettre un dispositif de protection extravaginal (serviette) avant de consulter en urgence. Une suspicion de choc est une urgence et la patiente doit être hospitalisée. Là on va chercher à détecter le staphylocoque au niveau vaginal.

 

Le choc toxique était bien connu dans les années 1980 car une épidémie liée à la présence de polyacrylates dans les tampons avait eu lieu aux Etats-Unis. Lorsque ces derniers ont été retirés de la vente, la vigilance s’est relâchée, alors que le risque est toujours présent avec les tampons en coton. C’est un des sujets dont l’on parle peu: les menstruations., à croire qu’il s’agit encore à l’heure actuelle d’un tabou dans notre société, pourtant, c’est la nature, nous n’y pouvons rien. Pour pallier à cela et réduire certains des désagréments, nombre de solutions ont été inventées à travers l’histoire, dont ces fameux « tampons hygiéniques » qui dans de rares cas peuvent être à l’origine d’amputations, voire causer le décès de l’utilisatrice en 48 heures seulement… Et il n’y a pas que les tampons qui peuvent provoquer un « choc toxique », les cups ou coupes menstruelles sont également concernées…

Mourir en l’espace de 48 heures ou se voir amputée d’un membre. C’est qu’encourent les victimes du syndrome de choc toxique, événement extrêmement rare qui survient la plupart du temps pendant les règles, lors du port prolongé d’un tampon hygiénique. L’ancien mannequin parisienne Lauren Wasser, touchée en 2015 à l’âge de 19 ans, qui avait perdu une jambe, avait notamment ému avec son histoire.

Le centre national de référence des Staphylocoques des Hospices Civils de Lyon alerte ce jeudi sur ce qu’il considère comme une augmentation inquiétante et non expliquée de ce phénomène en France. Ainsi, de cinq cas déclarés en 2004, on est passé à plus de 20 en 2014 et 18 en 2016.

Une maladie dont la prévalence est très faible mais dont la sévérité justifie que l’on s’y intéresse, selon le professeur Gérard Lina, chef du service, qui lance une initiative originale : une collecte de tampons usagés à l’aide de kits de prélèvements afin de disposer de suffisamment d’échantillons bactériens pour permettre de mieux comprendre ce syndrome.

Interview.

Vous appelez à une collecte de tampons afin de mieux comprendre le syndrome du choc toxique. Cela avait-il déjà été fait ?– C’est inédit à cette échelle ! A l’heure où je vous parle, j’ai déjà reçu plus de 700 mails de femmes prêtes à nous aider. Vous savez, je suis un homme, mais j’ai une épouse et trois filles. Je suis sensible à ces questions. C’est en travaillant ensemble que nous pourrons progresser. Il nous faudrait un grand nombre d’échantillons, dans l’idéal au moins 1.000, car de très nombreux facteurs interviennent dans cette maladie.

D’où vient le syndrome du choc toxique ?

– Nous sommes tous porteurs à un moment ou à un autre de notre vie de de staphylocoques dorés, soit de manière permanente, par exemple au niveau du nez, ou transitoire au niveau de la peau. Au niveau vaginal, faute d’études suffisantes, on ne connaît pas la durée de vie des souches.

Les bactéries S. aureus, qui représentent un cinquième des staphylocoques dorés, sont productrices de toxines TSST-1 au niveau vaginal. Cela représente à peu près 1% des femmes. Mais elles font partie de notre flore bactérienne normale. Notre système immunitaire est donc en contact avec cette flore. La plupart des porteurs développent des anticorps dirigés contre cette toxine, ce qui les protège.

Mais dans de rares cas, les personnes qui n’ont pas développé d’anticorps peuvent connaître une réaction aigue lorsque la toxine se retrouve dans le sang. Le syndrome du choc toxique, une maladie aigue très rare mais grave, potentiellement mortelle, est une forme d’accident qui survient au cours des règles lors de l’utilisation de dispositifs vaginaux (tampons, coupes menstruelles…). La plupart du temps chez des sujets jeunes et en bonne santé. Il faut être déjà porteuse de cette fameuse souche particulière de staphylocoque doré. Le sang des règles, coincé en intravaginal, représente un très bon milieu de culture, chaud, avec des nutriments, un véritable bouillon de culture où la bactérie peut se multiplier. La toxine TSST-1 qu’elle produit est capable de traverser la paroi vaginale et de se diffuser dans l’organisme. Elle est active à des taux de concentration très faible et stimule de façon massive les lymphocytes, provoquant un choc toxique. Les vaisseaux sanguins se vident de leur contenu, créant une hypotension, les organes ne reçoivent pas assez de sang. Pour se défendre, l’organisme favorise les organes vitaux, comme le cœur et le cerveau, au dépend des organes périphériques et des membres. Si rien n’est fait, c’est la nécrose, et l’on risque l’amputation, comme pour le mannequin Lauren Wasser, qui a perdu une jambe à l’âge de 19 ans, ou le décès.

 En quelques heures, une jeune fille peut finir intubée en réanimation. C’est rageant d’en arriver là juste pour avoir porté un tampon.

Pourquoi passe-t-on parfois à côté de ce choc toxique ?

– Le problème est que les signes cliniques font souvent penser à une virose, comme la grippe ou la gastroentérite. Et que c’est une maladie très rare, les médecins n’y pensent donc pas forcément. Les symptômes du choc toxique sont une fièvre soudaine et élevée, de plus de 38,9°, une douleur dans les muscles, une grande fatigue, une sensation de malaise avec céphalées, des vomissements, une diarrhée, une éruption cutanée rouge ressemblant à un coup de soleil… Lorsque l’on constate ces signes, il faut vite enlever son tampon ou sa coupe menstruelle et mettre un dispositif de protection extravaginal (serviette) avant de consulter en urgence. Une suspicion de choc est une urgence et la patiente doit être hospitalisée. Là on va chercher à détecter le staphylocoque au niveau vaginal

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